Le fonds en Euros peut se définir comme un support financier à capital garanti sur lequel un souscripteur de contrat d’assurance sur la vie peut investir tout ou partie de son épargne. Il est particulièrement utilisé dans l’ensemble des offres proposées par les compagnies d’assurance pour sécuriser l’épargne au regard des placements sur les unités de comptes et a l’avantage d’avoir ce que l’on nomme un effet cliquet : Chaque année, au capital garanti de l’assurance vie, les intérêts sont eux-mêmes définitivement acquis.
- Que sont les placements en Euros ?
- Taux de rétribution
- Gestion financière
- Contrats sécuritaires VS contrats plus risqués
- Les indicateurs pour comparer (rendement, frais de gestion, prélèvements sociaux, impôts)
- Nantissement avec un contrat en fonds euros
Que sont les placements en fonds Euros ?
Dans la pratique les fonds Euros des assurances sur la vie représentent une épargne investie dans des emprunts d’État et dans des obligations. Les parts en actions et parts immobilières sont ainsi particulièrement restreintes afin de garantir un montant. Comme support d’investissement, le fonds en Euro peut être couplé avec d’autres fonds du même type ou avec des unités de comptes mais nous revenons sur ces différences plus loin.
Depuis bien longtemps, et le législateur en a d’ailleurs par le passé pris la mesure en créant des typologies différents de supports, les épargnants apprécient la souscription de telles solutions d’épargne parce que :
- Le fonds en Euros est un placement sécuritaire car il y a une garantie du capital totale permettant d’éviter de perdre les primes investies initiales. attention toutefois, beaucoup de contrats proposent des frais de gestion annuels diminuant potentiellement le capital en question ;
- Il est possible de faire des retraits partiels ou de manière totale et d’utiliser ces fonds en Euros pour des nantissements de prêt immobilier. le rachat de l’assurance vie est en effet d’un grand intérêt pour le souscripteur bien qu’il ne faille pas considérer les contrats d’assurance vie comme des supports de placements à court terme ou comme une facilité de liquidité, bien au contraire. Cela dit, le rachat est envisageable ici plus facilement car l’assureur garantit bien entendu le capital mais aussi cette liquidité du placement qui peut être de fait « racheté » à tout moment. ;
- Il y a un effet de cliquet qui permet de voir les intérêts annuels versés sur le fonds en Euros comme complètement acquis. En aucune manière, ces intérêts ne peuvent être remis en cause par les compagnes d’assurance par exemple.
Que taux de rétribution pour les contrats d’assurance vie en Euros ?
Les contrats d’assurance sur la vie, en Euros ou avec des unités de comptes complémentaires, ‘est toujours une épargne à part. Depuis quelques années, les taux de rétribution sur les contrats de vie en Euros avec capital garanti sont plutôt en berne : Si en 2015, n pouvait espérer encore pour ce type de support un rendement à 2,3%, 2% en 2016 et 1,83 % en 2017, il serait plutôt de l’ordre de 1,6% en 2018. D’année en année, l’évolution de ces rendements est donc négative, la performance étant de fait également décevante en raison des prélèvements sociaux et des frais de gestion nettes.
Bien comparer les différentes assurance et les propositions de contrats s’impose donc pour avoir un espoir de rendre positive l’opération et espérer un meilleur taux de rétribution. Prenez le temps de comparer car chaque assureur, annuellement émet un taux de rendement pour l’année précédente. Il ne faut, comme l’expression de consacre, « jamais préjuger des performances passées pour les performances futures ».
La gestion des fonds en euros
Ici, comme souvent, c’est bien l’assureur ou la compagnie d’assurance du contrat qui est en charge d’investir et de gérer les primes d’assurances des épargnants qui optent et décident de se positionner sur le fonds en euros. A charge pour lui également de trouver un autre fonds si celui-ci venait à disparaître. Bien entendu, comme par ailleurs déjà évoqué sur ce blog, il existe de nombreuses formules et familles de supports d’investissements en fonds euros. La question que doit se poser le souscripteur est la suivante :
Dans quelle mesure le fonds euros auquel je peux souscrire permet un investissement dans des actifs obligataires ?
Les contrats qui permettent d’investir majoritairement dans les actifs obligataires ont les plus sécurisés. Le principe des fonds obligataires est simple : L’État ou de grandes sociétés émettent des obligations. En achetant ces dernières, vous bénéficiez de revenus réguliers et du remboursement du capital investi de manière garantie. Que ce soit pour des obligations souveraines (État) ou pour des obligations de grandes sociétés cotées généralement en Bourse, les risques sont considérablement réduits et le remboursement du capital assuré à défaut d’avoir un rendement fort.
La règle du pourcentage s’applique ici et vous avez ainsi par exemple intérêt à demander à votre assureur quel taux d’investissement en fonds obligataires représente le futur contrat d’assurance vie souscrit.
Les degrés de risques sur les contrats en fonds euros
Le risque premier, on le comprend, réside premièrement dans la manière dont sont investies les primes d’assurance. Si les fonds obligataires sont plus sécurisés, il n’en demeure pas moins que si vous allez sur des marchés comprenant des actions, de l’immobilier ou des produits structurés, vous diversifiez également en bon père de famille les risques. Il n’en demeure pas moins qu’il faut garder à l’esprit que ces investissements ont un rendement bien plus volatile :
Investir sur des supports en unités de compte représente un risque de perte de capital.
Ici l’assureur doit vous conseiller et vous apporter un éclairage non seulement sur les risques et intérêts mais également sur votre propre profil d’investisseur. Un questionnaire d’enquête préalable est vivement conseillé.
Les indicateurs pour comparer (frais de gestion, rendement, prélèvements sociaux et impôts)
Pour vous aider à compare, nous pouvons donc résumer qu’il faut avoir une bonne connaissance de son propre profil d’investisseur :
- Pourquoi contracter une assurance-vie, dans quel but ? (Constituer un capital, transmettre à des bénéficiaires enfants ou tiers, etc.)
- Quelle est ma situation matrimoniale et patrimoniale actuelle et que peuvent-elles devenir demain ?
- Suis-je en mesure d’assumer la perte de capital en investissant sur des unités de comptes et dans quelle proportion ?
Pour comparer, le taux de rendement est à observer avec le plus grand détail. Mais si l’on se tient à l’idée que l’assurance vie comporte également des frais annexes, pensez aux frais de gestions et aux prélèvements sociaux (17,20% en 2019) qui viennent diminuer la performance totale, d’année en année. Notons que les prélèvements sociaux concernant les Unités de coptes n’interviennent qu’au rachat.
Exemple de prélèvement social annuel pour des investissements en fonds euros : Vous avez 1000o euros, le taux de rendement est de 2%, vous touchez 200 € par an auxquels il faut retirer 17,2% de CSG, CRDS et de prélèvements de solidarité. Au final, vous ne touchez plus que 165,60 €.
Enfin, votre usage comme évoqué, a aussi un impact sur la performance en raison des impôts :
Que ce soit pour les unités de compte ou pour les fonds en Euros, le mode de prélèvement de l’impôt est le même dans les deux cas et a lieu à la sortie. Mais compte tenu du rythme d’application des prélèvements, les bases de calcul diffèrent. Les gains imposables pour le bénéficiaire se calculent simplement en calculant la différence entre la valeur de rachat à la sortie et les primes versées lorsque nous sommes en présence d’un rachat total. Vous comprendrez donc que l’assiette est plus faible pour les fonds en euros en raison du fait quelle est nette de prélèvements. Ce n’est pas le cas pour les unités de comptes.
Le cas spécifique du nantissement du contrat d’assurance vie en fonds Euros
Cas spécifique, l’assurance vie peut être utilisée comme garantie comme nous avons déjà pu le voir. Ainsi un contractant peut nantir le contrat d’assurance vie qu’il souscrit en garantie d’une obligation à laquelle il est tenu. Lorsque nous sommes dans une telle situation, la créance affectée en garantie est soit la créance de rachat, soit le droit du bénéfice de la garantie. Dans tous les cas, ce type d’usage est fortement employé pour les besoins du souscripteurs en matière de prêt immobilier par exemple.
Et la banque (ou tout organisme financier prêteur) dans ce cas va particulièrement observer la nature et la typologie des supports employés. Pour assurer un remboursement, que ce soit dans le cas du décès du souscripteur ou pour apurer la dette à l’échéance du contrat, les fonds Euros ont la cote du fait même que la garantie de versement, l’effet de cliquet avec la réaffectation des intérêts également assurent le fait de retrouver un capital ; donc de rembourser le prêt immobilier.
Notons ici que la prérogative du souscripteur pouvant racheter son contrat s’efface, ce qui ne veut pas dire que dans la gestion même du contrats en fonds Euros il ne bénéficie pas d’autres capacités. Ainsi, attention, l’assureur ne dispose d’aucune action à l’égard du souscripteur pour exiger le paiement des primes, ce qui peut avoir la conséquence de réduire l’effet de garantie et potentiellement la résiliation du contrat.
X.D